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Avis de l'ARMB sur le véganisme des enfants

L'Académie Royale de Médecine de Belgique a communiqué un avis concernant le véganisme des enfants.
Vous trouverez ce texte dans cet article.  
Veuillez trouver ci-dessous un avis de l'Académie Royale de Médecine de Belgique paru ce jour, concernant le véganisme chez les enfants, ainsi que le communiqué de presse l'accompagnant.  

Nous vous avons retranscrit l'avis résumé ci-dessous, l'avis complet est diponible en PDF à la fin de l'avis.

Régimes végétariens et végétaliens administrés aux enfants et adolescents : avis résumé

Introduction
L’Académie Royale de Médecine de Belgique (ARMB) a été interrogée par le Délégué aux Droits de l’Enfant, Monsieur Bernard De Vos, sur les risques potentiels liés à l’administration aux enfants de régimes végétaliens. Elle a désigné une Commission chargée de rendre cet avis. La commission était composée des professeurs Jacques Rigo, Etienne Sokal, Stéphan Clément de Cléty, Bernard Dan, Philippe Goyens et Georges Casimir (rapporteur). La commission s’est adjointe Madame Isabelle Thiébaut, diététicienne spécialisée en pédiatrie, étant donné sa compétence en la matière et sa participation active au travail du Conseil Supérieur de la Santé. Les régimes végétariens sont devenus fort populaires (1-5) dans les pays industrialisés. Une étude récente (janvier 2016) aux États-Unis montrait que 3.3 % (8 millions) des Américains suivaient un régime végétarien (aucune viande, poisson et volaille, parfois oeufs) alors que 1.5% (3.7 millions) consommaient un régime végétalien, qui exclut en plus les produits laitiers et les œufs. Les enfants et adolescents sont entrainés par les adultes dans cette pratique. On estime que 6 % des enfants en âge scolaire et 8% des adolescents sont végétariens. Un pourcentage assez faible est purement végétalien (VEGAN=francisation de l’anglais veganism, signifiant végétarien intégral), tournant sans doute autour de 1%, ce qui, à l’échelle des États-Unis, représente quand même 500.000 personnes de moins de 18 ans avec une tendance nette à l’augmentation de cette pratique. Les raisons du choix d’un tel régime vont de bénéfices attendus sur la santé, à des raisons sociopolitiques, écologiques, et éthiques liées à l’allocation des ressources mondiales et aux droits des animaux.
Définition
Types de régimes végétariens
Régimes semi-végétariens : la viande est occasionnellement permise, plutôt la volaille et aussi parfois le poisson.
Le pesco-végétarisme : la chaîne de poisson, crustacés et mollusques est permise.
Le lacto-ovo végétarisme : les œufs, le lait et les produits laitiers sont permis.
Le lactovégétarisme : seuls les produits laitiers et le lait complètent le régime végétarien.
Le régime macrobiotique : des céréales entières (complètes) et du riz brun sont ajoutés et occasionnellement (une ou 2 fois par semaine) de la volaille et/ou du poisson sont consommés. Dans sa forme extrême, il peut être plus restrictif encore se rapprochant du végétalisme.
Le régime VEGAN : tous les aliments issus du règne animal (viande, volaille, poisson, crustacé, mollusque, œufs, lait et produits dérivés, parfois miel) et produits dérivés sont formellement exclus de l’alimentation.  
Problèmes posés par l’alimentation végétarienne et végétalienne
La commission estime que les régimes végétariens peuvent satisfaire, à condition d’être variés et bien équilibrés, aux besoins des enfants et adolescents, femmes enceintes et allaitantes avec une réflexion sur certaines supplémentations, comme le calcium par exemple. Par contre, le régime végétalien est inadapté et donc non recommandé pour les enfants à naître, les enfants et les adolescents, de même que les femmes enceintes et allaitantes. Les supplémentations obligatoires, les déséquilibres métaboliques et l’obligation d’un suivi médicalisé, y compris par prélèvements sanguins, ne sont donc pas admissibles. Le fait de les administrer à des enfants soulève donc d’importants problèmes bio-éthiques. En effet, ce régime induit de graves carences: les quantités de protéines de haute valeur biologique, de vitamine B12 , de vitamine D, de calcium, de fer, de zinc, d’iode et de DHA sont particulièrement visées dans les carences observées lors de régimes végétaliens purs non substitués réalisés sans un suivi rigoureux. Le manque de vitamine B12 peut être dangereux et une supplémentation est habituellement requise, notamment pour prévenir l’anémie. Par ailleurs la répartition respective des différents aliments végétaux (céréales, légumineuses, fruits oléagineux, légumes et fruits) pour couvrir les besoins en un certain nombre d’oligo-éléments et de nutriments est absolument essentielle en particulier pour le calcium présent par exemple dans le chou, les graines de sésame ou les amandes, et les omégas-3, présents dans les noix, le colza ou le soja. Il existe aussi un risque d’excès de fibres (phytates) par consommation importante de légumineuses et céréales, de fruits et de légumes pouvant interférer avec l’absorption digestive des minéraux et du fer. Mais le régime végétalien induit aussi des déséquilibres variablement supportés par les patients. Il s’agit en particulier d’hyperkaliémie et d’hyperphosphorémie. L’excès de phosphore et le manque de calcium peuvent être responsables d’une hyperparathyroïdie secondaire d’origine nutritionnelle. Le rapport entre la quantité de zinc et de fer ainsi que les déséquilibres entre nutriments essentiels jouent sur la biodisponibilité des ingestats. S’il est encore possible de corriger des carences par des supplémentations, le traitement des déséquilibres est beaucoup plus délicat. L’alimentation végétalienne excluant toute forme de protéines animales (et donc d’une série d’acides aminés essentiels) nécessite en d’autres termes systématiquement l’augmentation des apports alimentaires supplémentaires par rapport aux besoins ainsi qu’une analyse précise des aliments consommés afin de s’assurer du meilleur équilibre alimentaire possible. Si cette situation peut être contrôlée chez l’adulte par une diversification des sources, elle devient plus problématique chez le nourrisson dont l’alimentation est exclusivement lactée jusqu’à 4 à 6 mois. Si la consommation d’un tel régime et ses conséquences sont de la responsabilité de l’adulte qui s’y soumet, il est tout à fait non recommandé médicalement et même proscrit de soumettre un enfant, en particulier lors des périodes de croissance rapides, à un régime potentiellement déstabilisant, justifiant des supplémentations et nécessitant des contrôles cliniques et biologiques fréquents. Ce concept d’alimentation où la supplémentation systématique et des contrôles sanguins obligatoires (accompagnement médical systématique par le généraliste et/ou le pédiatre) sont indispensables à l’exclusion de carences s’apparente non plus à une alimentation classique mais à une forme de « traitement » qu’il n’est pas éthique d’imposer à des enfants. 

LE VEGANISME PROSCRIT POUR LES ENFANTS, FEMMES ENCEINTES ET ALLAITANTES

Bruxelles, 14 mai 2019. De plus en plus fréquemment imposé par des parents à leurs nourrissons, le régime végan est à proscrire. C’est l’avis rendu par une Commission de médecins de l’Académie Royale de Médecine de Belgique (ARMB). Ce régime restrictif engendre d’inévitables carences et nécessite un suivi permanent des enfants pour éviter les carences et des retards de croissance souvent irréversibles. 

Interpellé par le nombre de parents refusant qu’un régime diversifié et équilibré soit fourni à leurs enfants, le Délégué général aux Droits de l’Enfant, Bernard De Vos a demandé à l’ARMB de remettre un avis sur le véganisme. « Le personnel de santé est parfois confronté à un véritable problème d’éthique. Nous laissons une certaine latitude, nous tentons d’expliquer aux parents les risques d’une telle alimentation mais que faire lorsque nous estimons qu’ils ont une attitude dangereuse pour la santé leur enfant ? », interroge le Professeur Georges Casimir, Pédiatre à l’HUDERF et rapporteur de la Commission nommée par l’Académie Royale de Médecine de Belgique.  

Il estime que 3% des enfants belges sont concernés par ce type de régime alimentaire. Le véganisme ou végétalisme pur est un régime restrictif dont les protéines animales sont bannies. Des vitamines essentielles telles que la D et la B12, le calcium ou encore des oligoéléments et nutriments indispensables à un développement correct sont absents de cette alimentation. « On parle de retards de croissance staturo-pondéraux et de retards psychomoteurs, de dénutrition, d’anémies importantes, explique Isabelle Thiébaut, Présidente du Club Européen des Diététiciens de l’Enfance, ayant collaboré à la rédaction de l’avis de l’ARMB. Certains développements doivent se faire à un moment précis de la vie et s’ils ne se font pas, c’est irréversible ». Des excès en potassium et en fibres sont également observés lorsque les légumes représentent une trop grande part de l’alimentation.  

La Commission mandatée par l’ARMB déconseille de soumettre un enfant à un tel régime. Si tel est néanmoins le cas, ce dernier doit impérativement faire l’objet d’un suivi médical, d’examens sanguins réguliers et bénéficier de supplémentations : « Lorsqu’on est enfant, rappelle le Pr. Georges Casimir, le corps fabrique notamment des cellules cérébrales. Cela implique des besoins plus importants en protéines et acides gras essentiels. Le corps ne les produisant pas, il faut les lui apporter via les protéines animales. Le véganisme n’est indiqué ni pour un enfant ni pour une femme enceinte ou allaitante ». 

« Nous nous positionnons dans l’accompagnement des parents, pas dans le jugement, ajoute Isabelle Thiébaut. Le diététicien doit absolument travailler en collaboration avec le pédiatre ». Le but est d’éviter les carences ou de les combler rapidement. « Nous attirons l’attention sur le fait qu’il est anormal de devoir médicaliser un enfant né en bonne santé », conclut le Pr. Georges Casimir. 

Publié le 16-05-2019